Chômage en hausse : une menace pour les travailleurs frontaliers ?
Août 2025
La récente augmentation du nombre de chômeurs en Suisse alimente l’inquiétude sur le marché de l’emploi, en particulier pour les travailleurs frontaliers. Bien que le taux de chômage reste relativement bas selon les standards suisses, la tendance à la hausse marque un tournant préoccupant, notamment dans les cantons où l’emploi industriel est important.
Une dynamique qui s’essouffle
Selon les derniers chiffres de l’Office cantonal de la statistique (Ocstat), 114’700 actifs frontaliers travaillaient à Genève au 30 juin 2025. Si le volume reste important, la progression du nombre de frontaliers ralentit : +0,4 % au deuxième trimestre 2025, contre +0,6 % au trimestre précédent, et +1,6 % à la fin 2024.
Cette décélération s’explique en partie par une hausse du chômage en Suisse. D’après l’Office fédéral de la statistique (OFS), le pays enregistre une augmentation de 20 % du nombre de chômeurs sur un an, avec un taux global de 2,7 % (environ 4 % selon la définition du Bureau international du travail). Le secteur industriel, pilier de l’économie helvétique, est l’un des plus affectés par les tensions économiques internationales.
La main-d’œuvre frontalière : variable d’ajustement ?
Dans ce contexte, les résidents suisses seront favorisés sur le marché du travail, les travailleurs frontaliers redevenant une variable d’ajustement en période d’incertitude. Le ralentissement de l’emploi frontalier en est un indicateur clair, particulièrement dans les secteurs sensibles comme l’industrie manufacturière, où l’impact des crises géopolitiques et commerciales se fait sentir.
Les répercussions potentielles sont multiples : ralentissement des recrutements transfrontaliers, précarisation de certains postes occupés par des frontaliers, ou encore durcissement des conditions d’embauche.
Une situation à surveiller
L’évolution du chômage en Suisse devra être scrutée dans les mois à venir, notamment si les pressions économiques s’intensifient (hausse des coûts, tensions commerciales, ralentissement mondial). Une dégradation durable pourrait avoir un impact direct sur l’emploi frontalier.
Cette évolution dépendra beaucoup aussi de la mise en œuvre ou de la prolongation des mesures de chômage technique (RHT) mises en place par les entreprises suisses pour amortir cette période compliquée.
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